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Chronique d’album | Billie Eilish compose “Dont smile at me”

Dont smile at me

Depuis quelques temps, une toute jeune prodige fait parler d’elle dans le monde de la musique. Avec sa voix aérienne, et ses chansons au style multiple, la jeune Américaine de seulement 17 ans a déjà conquis le cœur du public. Son nom : Billie Eilish. Zoomons donc sur son premier EP, Dont smile at me, une ouverture sur un tout nouveau genre.

Don’t Smile at Me, stylisé en Dont smile at me, est sortie le 11 août 2017 aux US alors que le jeune Billie Eilish n’avait alors que 15 ans.

L’EP compte alors neuf titres :

COPYCAT (3:13)
Idontwannabeyouanymore (3:23)
My Boi (2:50)
Watch (2:57)
Party Favor (3:24)
Bellyache (2:59)
Ocean Eyes (2:20)
Hostage (3:49)
&Burn(avec Vince Staples)

Parmi eux, “COPYCAT”, “Watch”, “Bellyache”, “Idontwannabeyouanymore”, “Ocean Eyes” et “Hostage” figurent parmi les pistes les plus écoutées de l’artistes en commençant directement par son premier tube qui lança son succès : “Ocean eyes”. Ces titres font d’ailleurs l’objet d’un mélange artistique avec un autre domaine maîtrisé par la jeune chanteuse : la danse.
Des performances de danse et une envolée de la voix qui chavire, la chanteuse place celui qui l’écoute dans un typhon enivrant. Une texture de voix rocailleuse entremêlée à un timbre angélique, la chanteuse possède déjà la technique et la pratique.

“Ocean Eyes” marque le début de sa célébrité avec un clip vidéo qui dépasse les 22 millions de vues. Un chiffre haut en couleur pour une si jeune artiste, à l’image de son personnage dont le style et la manière en intriguent plus d’uns.

L’EP est publié sous le label Interscope Records, soit un label très connu des artistes Américains puisqu’il a sorti les projets d’artistes tels que 50cents, Black Eyed Peas, Evan Rachel Wood, ou encore Lady Gaga, Audioslave, Chris Cornell, ou Lana del Rey…

L’EP : Le commencement d’une autre ère

Je l’ai écouté à de multiples reprises, d’abord par curiosité, car j’avais entendu parlé de cette nouvelle venue dans le monde de la musique pop dans le journal de 20h. Une chronique mettait en avant la fulgurance de son succès avec le clip de “Bellyache”. Je l’ai en suite réécouté plusieurs fois, intriguée par le style peu commun de la jeune chanteuse. Nous étions alors à ses débuts. Aujourd’hui la jeune chanteuse grandi encore et cet EP est le début d’un style qui touche de plus en plus les plus jeunes, en poussant certain à mimiquer ou imiter la démarche de la chanteuse voir le style musical.

Peu commun ce n’est pas peu dire, je le qualifierais d’original. On remarque très largement ses inspirations électroniques, un élan de désinvolture qui peut-être évoquerait la mouvance rock.
Billie Eilish cultive un style musicale difficilement définissable. Mais qui tend à s’étendre sur tout le globe en commençant par les Etats-Unis.
Entre Trap et electro dans “Copycat” , Pop avec “Bellyache”, quelques fois Soul avec “My Boi”, Billie conserve la plupart du temps une grande finesse de composition. Un univers à la fois doux et percutant. On remarque l’utilisation alternée d’instruments tels que le piano ou la guitare avec des beats de sonorités saturés faisant comme un contraste entre délicatesse et bourdonnement. Un mix de plusieurs genres tout a fait assumé et grandissant. Billie Eilish effectue une montée en puissance tel un couteau suisse musical et compte bien rester sur le podium. En mars 2019, celle-ci sort alors son premier album When we all fall asleep, where do we go? Bien loin de son premier projet Dont smile at me et pourtant encore bien encré dans cette dualité qui la caractérise.

dont smile at me
Dont smile at me

Je qualifierais donc son style plus vers l’électropop avec l’utilisation fréquente de tables de mixage et de sons saturés sur lesquels l’artiste pose une voix tant attractive que ennuyée.

Cette facette de son développement artistique après “Ocean Eyes” montre chez la chanteuse une maturité toute particulière en comparaison à son jeune âge, c’est ce qui selon moi fait la différence avec d’autres artistes émergents de ces dernières années. Mais qui l’a rapproché de certains, dont la volonté artistique n’était pas sans rappeler ce premier EP.

Une maturité qui s’exprime à travers ses clips dans lesquels chaque détails est pensé au millimètre, les lumières, les contrastes, les plans qu’ils soient gros ou éloignés, fixes ou en rafale, tout est pensé pour que l’œil et l’oreille convergent vers le même point onirique. Un tout qui éveille les sens, là où on peut autant pleurer que danser.

Billie allume le feu et on danse sur les braises.

when we all fall asleep, where do we go?

Un autre facteur de cette maturité artistique se place dans les thèmes abordés dans ses chansons. La jeune artiste nous parle d’amour, de trahison, de popularité, de liberté, d’anxiété, d’apparence, de regret, de folie, de la mort, ou encore du meurtre… des sujets très sombres et profonds pour une si jeune artiste, des thèmes forts, mais des thèmes qui parlent, aujourd’hui, à toute une génération.

En effet, le public de Billie Eilish est en majorité jeune, voir très jeune, et même si ses chansons sont joliment écrites, la jeune fille est devenue malgré elle un modèle pour les plus jeunes.

Son premier EP, Dont smile at me, marque les premières paroles de cette génération, et cet album s’encre dans une nouvelle vague de musiciens Américains caractérisés de « Cloud », car presque tous ont émergés de la plateforme SoundCloud ou ont le stream comme majeure partie de leur rémunération. Parmi eux, on peut citer XXXtentation, Lil Peep, Baby Goth, Post Malone, Lil Xan, Scarlxrd, Clairo… Des artistes qui faisaient de la musique seuls dans leur chambre et qui maintenant sont mondialement connus.

Cette nouvelle vague d’artiste, comme Billie, offre une nouvelle approche de la musique, mélangeant Rap, Trap, et esprit Rock.
Des sons saturés (comme dans “COPYCAT”), une voix qui varie de la hauteur au guttural en passant par le marmonné (je pense notamment à “Bellyache” ici), des sons électro, des beats de rap, ou encore guitare ou piano…

Billie Eilish fait parti d’une nouvelle vague qui inspire les jeunes d’aujourd’hui et qui éveille leur sens artistique, qui les pousse à s’exprimer eux aussi.
Cet EP est le parfait exemple de cette voix selon moi, et l’univers haut perché de Billie dans Dont smile at me le parfait reflet d’une génération en quête d’expression, et ces artistes bien que se rapprochant par leurs similitudes, ont tous une approche unique de cette musique qui nous parle tant ces dernières années. Ces artistes s’inspirent mutuellement. Dont smile at me est la première prise de parole de Billie, et un des premier EP dans le genre.

La structure des chansons de l’album reste simple et vend bien, pour la plus part dans la structure suivant : Couplet-pont-refrain-couplet-pont-refrain. Les rimes sont bien utilisées, les rythmes respectés, et tout cela en gardant une liberté artistique vocale, ce qui je trouve la rend très proche de son public.

Cette liberté s’exprime jusque dans son style vestimentaire, affiché dés le début sur sa pochette d’album, et dans son clip de Bellyache comme extravagant et urbain, sur une touche Vintage, une touche qui est en adéquation avec sa musique qui s’inspire des années 90, avec son côté à la diva des chanteuses des années 2000, et ses paroles brèves et efficaces, ses réflexions et sons saturés et déstructurés inspiré du rock. Un style rétro revisité et modernisé, à l’image de sa musique. Un air trash et diy qui va de paire avec l’effet indus-punk de ses chansons qui inspire ses auditeurs.

Clip de Lovely feat Khalid

On retrouve cette liberté artistique jusque dans la personnalisation des titres de ses chansons : COPYCAT en majuscule, My Boy écrit « My Boi », ou “Idontwannabeyouanymore” tout attaché. Ici encore, ce genre de liberté encourage les jeunes à s’exprimer.

La maturité de ses paroles est en adéquation avec son âge au niveau littéraire du terme, mais les sujets abordés restent cependant très sombres.
Elle compose entièrement ses titres à l’aide de son frère Finneas O’connell, musicien lui aussi.
Ils se produisent ensemble sur scène pour cet EP, Billie à la voix et dansante, et Finneas au mixage, guitare ou piano et l’accompagne quelques fois au chant comme choriste.

Se produire avec son frère, en famille, rajoute de cette proximité avec le public, et de la simplicité, quelque chose qui veut dire «on fait de la musique et alors ?», «on veut dire quelque chose on le chante», «on fait ce que l’on veut».
Les jeunes y voient l’espoir, et les jeunes y voient comme une amie, et se disent que eux aussi peuvent faire de la musique. Cela rend la scène musicale plus accessible qu’elle ne l’était il y a quelques années.

Cet EP marque le début de carrière de la jeune chanteuse, et le début prometteur de son développement artistique.
Ces nouveaux artistes comme Billie Eilish poussent la jeunesse à l’expression artistique par de nombreux domaines, musical, visuel, littéraire.

Dont smile at me est dont un EP qui n’est pas parfait, il reste le premier. Son premier album sorti en mars 2019 comptant alors quatorze titres risque de nous surprendre. La jeune chanteuse cloud gagne encore en maturité, en technique, avec un projet bien plus risqué et affiné.

Billie Eilish, une artiste à ne pas manquer et un premier EP à écouter et à contempler. Un gain d’espoir qu’on retrouve dans un hymne à la bile noire, à chacun de se faire sa propre idée.

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1 réflexion au sujet de “Chronique d’album | Billie Eilish compose “Dont smile at me””

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