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Les pubs sur internet et le “putaclic” : Pourquoi ? | Q&A #1

On ne va pas passer par quatre chemins : Les pubs sont de plus en plus présentes sur nos médias de référence. Les publicités ainsi que les titres et écrits “putaclics” pullulent sur le net et très souvent nous n’aimons pas ça. C’est d’ailleurs en général la marque d’une confiance non partagée. Vous voyez une pub, vous vous dites que vous êtes manipulés à consommer pour enrichir le média en question. Ce n’est pas un scoop, mais vous avez raison. Nous, simples consommateurs de contenus sur le web. Je dirais même qu’on se porterait mieux sans. Et pourtant, tu dois te dire “mais Eley, toi aussi tu as des pubs sur ton site. Toi aussi tu fais des titres putaclics.” J’ai envie de vous dire : Il faut bien manger à la fin.

Maintenant, vous devez avoir surtout remarquer que de gros sites qui semblent déjà avoir un bon budget (à hauteur des millions de CA) utilisent, eux aussi, les titres putaclics, des articles attirants pour vous renvoyer vers un lien d’affiliation, ou bien que des pubs se lancent toutes seules sur leurs pages.

Pourquoi ? Pourquoi ces sites et ces médias d’influence auraient-ils encore besoin de cumuler contenu et pubs ? Pourquoi certains médias ou créateurs de contenus régressent dans leurs expertises au profit de ces publicités ? Vous avez surement déjà quelques enseignes en tête, j’en suis sûre.

Voici plusieurs points pour comprendre ce cercle vicieux qu’est la publicité sur internet et en quoi celle-ci participe à la perdition de certains médias qui, jadis, étaient des éléments de confiance.

Photo de Anthony Shkraba sur Pexels.com

Internet n’est pas vraiment gratuit

“Mais si internet, c’est gratuit”. Alors dans les faits, non, vous payez un abonnement (ou plusieurs) pour en bénéficier. Vous payez l’électricité également pour naviguer en toute tranquillité. Mais plus précisément, les contenus sur Internet ne sont pas gratuits.

Déjà parce que tout travail mérite salaire. Un créateur a passé du temps à vous proposer son contenu. Et souvent, il y a une équipe derrière. Pour un vidéaste reconnu, il y a la personnalité, puis le monteur, pourquoi pas un compositeur etc. Des gens qu’il faut payer pour avoir un travail satisfaisant et donc gagner de l’argent à son tout. Bref, même s’ils ne font que vous divertir, ils vous “facturent” un service au travers des publicités quelque soit leurs formes. Certains médias proposent d’ailleurs un abonnement pour éviter justement de faire des pubs à outrance sur leurs sites. Finalement, c’est peut-être la façon la plus honnête de faire.

Je préfère mettre ce point au clair. Il n’y a rien de mal à ce qu’un site internet ou un média perçoive de l’argent de vos clics ou d’autres actions que vous effectuez sur le net. Tout travail mérite salaire. Maintenant, reste la façon dont cela est fait. Certaines pratiques sont discutables, certaines façons de faire et de mettre de la publicité en avant nuisent fortement au contenu. Et c’est là que ça devient embêtant. Lorsqu’une enseigne se sert de vous implicitement pour gagner de l’argent, vous manipule. Lorsqu’une enseigne place la publicité avant son contenu et sa qualité.

Aucun crime là-dedans, vous consommez et acceptez de consommer. La faute est dans les deux camps.

Photo de Burst sur Pexels.com

Rentabiliser sur votre dos

Bref, dans cette optique, vu qu’internet n’est pas gratuit, il faut maintenant savoir comment rentabiliser son travail. À titre informatif, je ne rentabilise rien sur mon site, je ne gagne pas assez pour être rentable à ce jour. Et c’est le cas pour énormément de créateurs, dont certains ont un potentiel démentiel.

Pour rentabiliser un site web, il faut surtout apprendre à avoir une audience. Ce n’est pas pour rien que les plus riches s’enrichissent encore plus : Ils ont plus de moyens pour accroitre leurs sources de revenus : Vous.

Plus de publicités, des publicités ciblées sur votre personnalité propre… En communication, on nous apprend à rédiger un profil d’audience. Un persona, nous appelons ça. Ce profil peut se décliner en plusieurs. Cela va de l’âge de la cible du média à son statut social, en passant par s’il est de droite ou de gauche… Vous êtes à ce titre analysé et les publicités, posts, absolument tout ce qui est publié par le média que vous suivez aura été étudié pour vous plaire et vous taper à l’œil. C’est comme quand on rentre dans une boutique de vêtements. Tout, jusqu’à la peinture, la place des portants… est étudiés pour plaire à CE persona là. Cette cible là.

Un site web est fait pareil. La façon de parler au lecteur importe, la structure du contenu, les couleurs choisies, si vous êtes vouvoyé ou tutoyé, si vous êtes assez bête pour ne pas voir un lien d’affiliation ou si au contraire vous êtes du style à bad buzz en commentaire pour le faire remarquer. Tout est pensé pour que le site rapporte et pour qu’il vous plaise (au moins sur la surface). Cela permet non seulement d’acceuillir de nouveaux viewers, mais aussi de fidéliser le public visé. Vous devez savoir que nous avons tous des outils pour mesurer le taux de clics, le temps où vous passez à lire une publication sur facebook, etc. Souvent, cette publication aura été faite dans le but de faire de la pub au site pour que vous alliez dessus :

Un titre accrocheur mais qui n’en dit pas assez, donc on clic pour savoir. Un post qui aura été faits deux fois mais en ne changeant que un élément (la couleur, ou peut-être la phrase, al photo, etc)…. Ces deux posts légèrement différents auront d’ailleurs été partagés à un même persona et vos interactions avec les deux posts auront été analysés pour savoir lequel aura eu plus de succès. Et voila la recette magique du A / B testing. Le test d’une publication A et d’une publication B sur l’audience C. Et là, on sait ce qui a fait cliquer.

Bref, on rentabilise sur votre dos. Mais heureusement, ne mettons pas tout le monde dans le même panier. Beaucoup de créateurs font les choses honnêtement avec des pubs non masquées et des contenus qui n’existent que parce que c’est leur contenu propre et qu’il est apprécié par l’audience, déjà de base sans étude de celle-ci. Ils ne créent pas post juste pour vendre ou fidéliser quoi.

Photo de Christina Morillo sur Pexels.com

1 contenu = 1 façon de faire du profit

C’est une règle. Si une personne publie sur son site ou son réseau (appart pour juste parler bien sur (Twitter)), c’est qu’elle a un objectif avec du profit derrière. Quand je publie cet article, mon objectif de profit est de vous encourager à lire mes écrits en vous apportant une réflexion que je trouve intéressante. J’ai donc de toute façon l’objectif derrière ceci que vous vous baladiez sur mon site pour que je gagne de l’argent.

On fait ce genre de travail d’ailleurs à la base par passion, parce qu’on aime ça. C’est après que le profit vient se greffer au tout. A la base, les médias (gros médias du style Webedia) ne faisait pas ça pour vous balancer des pubs et affiliations toutes les heures à partir de 7h du mat. A la base, ils voulaient partager, renseigner, ils étaient animés par la même animosité que nous tous.

Cependant, il est dur de faire son beurre sur internet. Tout passe par la valorisation des autres contenus ou services. La télé se rémunère grâce aux pubs non ? Sans les pubs, pas d’émissions gros budgets. C’est simple.

Bref, peu importe le contenu soit le profit sera directement financier par les pubs et les affiliations, soit il sera en termes de chiffres sur les indicateurs de trafic web.

NB : Oui, je fais des fautes. Je m’en fiche, j’ai jamais dit que j’étais forte en orthographe.

Photo de Ivan Babydov sur Pexels.com

Bien comprendre comment sont rémunérés les créateurs de contenus sur internet (Youtubeurs, sites, médias, etc…)

Pour bien comprendre comment son payé les gros sites, il faut se pencher sur les types de publicités et ce que cela rapporte. Il y a donc plusieurs types de pubs :

  • La sponsorisation : Le sponsor paie de créateur de contenu pour un contenu qui à la base n’a pas été fait pour le sponsor. Le créateur de contenu reçoit donc de l’argent en échange d’une publicité et d’un lien vers le sponsor. Souvent, cette pub est forcément complaisante puisque le but c’est d’encourager les viewers à aller vers le sponsor
  • L’affiliation : Un tiers paie le créateur ou le média pour un lien d’un produit ou un lien vers l’affilié. Soit, le créateur est payé au nombre de clics soit il est payé par avance pour placer le lien discrètement quelque part. Cela peut également être un bandeau publicitaire sur un site, ou encore l’affichage du nom dans une vidéo, un placement de produit, etc.
  • La pub gérée par la plateforme : Toutes les pubs mises de façon aléatoire sur les sites, les vidéos Youtube par YouTube ou par WordPress, Google, etc. Le créateur est payé en fonction des clics et des impressions (moment ou le viewer voit la pub). Souvent le créateur ne peut recevoir son argent qu’à partir d’un certain montent.
  • Les pubs sur les réseaux payées en amont par le créateur pour obtenir plus de viewers et donc accroitre l’audience sur les autres pubs citées plus haut. En général, accroitre son audience sert surtout à ça : avoir plus de gens pour voir les autres pubs !

En somme, les créateurs de contenu ne sont payés que par les pubs. C’est tout. De manière directe ou indirecte. Voici un schéma simple pour comprendre le processus (de manière vulgarisée) :

Pubs et étude de l’audience = plus de viewers

Plus de viewers = plus de vues sur les pubs et plus d’affiliés et sponsors

Plus de vues sur les pubs = plus d’argent

Plus d’argent = plus de pubs et plus de moyens d’études de l’audience

Et ainsi de suite. C’est mathématique.

Photo de Artem Beliaikin sur Pexels.com

Comprendre comment ça se passe pour un créateur employé d’un gros média

Bon, maintenant voyons un autre angle. Je vais vous parler un peu de mon expérience dans le domaine de la création pour des gros médias. Sur EL x CRE, je fais un peu ce que je veux, je ne dois rien donc aucun truc chelou ici. Pour ce qui est des gros médias, je ne vais pas citer de noms.

J’ai travaillé et je travaille encore pour de gros médias entant que pigiste. J’ai choisi ce corps de métier car j’aime mon indépendance. Actuellement, je ne fais aucun autre job à côté, je gagne ma vie juste en écrivant. Je sais on dirait pas vu comment je rédige ici. C’est mon dite, je fais ce que je veux.

Et laissez moi vous apprendre un truc : On nous demande de gratter vite et de placer des pubs un peu partout. Oui, même des pubs sans liens. Des pubs avec des choses avec lesquelles on est pas d’accord.

Exemple : Genre l’autre fois j’ai écrit un texte (une news) sur un sujet polémique. J’ai donné un peu plusieurs angles sur ces sujets dont mon propre avis, mais aussi les avis des autres pour laisser le lecteur se faire le sien. Le média pour lequel j’ai écrit ce texte a changé mes propos et enlever certains points de vus et sources au moment de la relecture. Donc là déjà, c’est de la censure doublée d’une preuve que l’orientation du mag prévaut sur la véracité des éléments. Mais en plus, mon texte a été enjolivé dans le sens (que je ne soutenais pas personnellement) et vers un angle propice à la consommation de ladite chose controversée. Bref, on ne peut rien dire sinon on se fait virer.

Photo de Snapwire sur Pexels.com

Tout ça pour dire que nous sommes payés au lance-pierre pour écrire 2 sujets soi-disant bien construits en à peine une heure. C’est juste impossible. Et je ne parle pas de sujets de 300 mots hein. Le tout en ayant le texte à faire, les recherches, la réécriture de style pour être vendeur et percutant, les images à créer, à nommer, à recadrer etc… Bref, le tout souvent avec plusieurs liens à placer de manière discrète : Des liens internes renvoyant sur d’autres articles du média et des liens externes d’affiliation.

Évidemment, le profit via les publicités sert aussi à nous payer. Pour ça, bien heureusement qu’elles sont là ces fameuses pubs. Mais, souvent la pub et la complaisance avec ce que “veut voir le lecteur” est beaucoup trop mise en avant par rapport au fond du contenu. Et même nous, pigistes, nous sommes victimes de cela. En deux secondes, le gros média peut nous dire de rentrer chez nous si on a pas fait les choses comme ils le souhaitent et en temps record. Et bim, plus de boulot. Après, heureusement, les médias ne sont pas tous comme cela et surtout certains sont très compréhensifs avec leurs rédacteurs.

Bref, non on ne va pas changer de métier car à la base c’est ce qu’on aime faire. Mais nous ne sommes pas toujours responsables de la nullité de nos propos malheureusement. Récemment, une de mes collègue s’est faite lynchée par les internautes sur un de ses articles qui était traité en surface. Bah oui, on lui a demandé de faire du sensationnel, avec un lien affilié et d’écrire ça en 20 minutes avec images + recherche + rédaction + chercher des titres putaclics + toutes les données à rentrer pour le référencement avant publication.

Donc forcément. Oui, c’est un cercle vicieux et oui plus il y a du profit appelé par le profit moins la qualité est bonne du coup. Alors que plus de moyens = plus de rédacteurs experts et de moyens d’avoir de la qualité, en général, non ? Bah non apparemment.

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Le “putaclic” : Le pouvoir du sensationnel

Vous devez le savoir, les êtres humains adorent le sensationnel. Nous sommes des petites fouines qui aiment à connaitre la vie des autres et nous nous nourrissons de trucs plein d’adrénaline. On aime voir, entendre, regarder et cela par curiosité ce type de sujet : sexe, agressions, violences, sujets polémiques, etc. Bref, ça nous aide à nous sentir comme une communauté puisqu’on peut partager de façon sensitive sur un sujet claquant. Et l’Homme aime être au centre d’une communauté.

Sur ça, nous sommes presque tous le même persona : Il faut un titre qui n’en dit pas trop car on est curieux donc on va cliquer. Il faut des mots extrapolés ou bien parlant visuellement pour attirer l’attention, rajouter si possible la proximité avec l’audience en rajoutant un petit “vous nanana”. Bref, faire un titre et des textes putaclics c’est tellement facile. Et ça encourage à la consommation des liens affiliés aussi.

Bref, plus on fait du sensationnel plus on a de viewers, c’est véridique, c’est scientifique, c’est naturel en fait. L’Homme EST comme ça.

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Le pouvoir du référencement, le pouvoir de l’argent, le pouvoir de l’annonceur

Allez-vous voir sur les 2e, 3e, 4e pages et plus de Google ? Oui, non, on a la flemme. Nous cherchons des infos rapidement. Les mieux référencés sur le moteur de recherche apparaitront donc en première ligne. Et à votre avis qui sont les boss du référencement ? Les sites les plus riches et les gros médias car ils ont de l’argent pour faire des annonces, ils ont de l’argent pour investir dans le référencement.

Je crois que nous sommes maintenant presque obligés, via le référencement, à bouffer des pubs.

En résumé, plus on a d’argent entant que média du web plus on met de pubs. Plus on a de pubs plus on a d’argent. Plus on a d’argent mieux on est référencés. Mieux on est référencés plus on a de viewers. Bref, c’est sans fin. D’où l’intéret d’alimenter toujours plus les sites en pubs, gagner encore plus plus plus plus plus. Finalement, les seuls perdants là-dedans, c’est nous, petits créateurs qui ne sont lus par personne, découragés de n’avoir même pas de simples lecteurs ici simplement pour partager un bon moment.

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