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Dream of Tia, chronicles of a kind murderer girl : saison 1, episode 1

Comme toutes les histoires, je suppose qu’il faut un début. Mais, il est peut-être difficile d’expliquer comment une jeune femme de 24 ans se retrouve dans une telle situation.

Si je devais designer un commencement à tout ça, je te dirais sûrement que ça a débuté ce 3 août 2022, ce matin vers 5h43, où peut-être 5h42. J’ai pas vraiment regardé l’heure, je t’avoue. Mais c’est à peu près à cette heure-là, du coup ce matin, que l’histoire commence. Que dis-je ? Que ma vie a vraisemblablement commencé.

Tu ne me vois pas, mais quand je t’écris ces mots, j’ai les mains recouvertes de sang. Un sang séché que je n’ai même pas encore pu laver. Est-ce le mien ? Tu dois te le demander. La réponse est : oui et non.

En fait, je crois que je ne suis pas remonté assez loin. Tout a commencé exactement, il y a 3 ans. J’avais alors 21 ans et je vivais encore en colocation. À cette époque, je travaillais pas vraiment, j’étudiais pas vraiment, je faisais rien de grandiose. J’avais pas vraiment de famille, pas vraiment d’ami, pas vraiment d’attache, pas vraiment de valeurs à moi.

Bref, pommée quoi. Mais j’avais au moins une chose, j’étais passionnée par les jeux vidéo et j’avoue que ça m’a toujours aidé à tenir dans ma petite vie. Je suis pas en train de te faire un spitch sur “les jeux, ça rend violent”, tu peux calmer tes hardeurs. Par contre, c’est bel et bien avec un jeu que j’ai sincèrement commencé à vriller. C’est juste que c’était pas vraiment à cause du jeu en lui-même. Mais plus… d’une personne sur le jeu.

À l’époque, je vivais dans un quartier un peu chaud de la ville de Bordeaux. Pour les Parisiens : c’est dans le sud en partant vers l’ouest et allant vers la côte. Bref. Je partageais un petit T3 avec deux autres personnes. Une joyeuse colocation qui s’annonçait. Mais, pour moi, c’était surtout une bonne occasion de pas vraiment aller en cours. Pour être honnête, je n’ai jamais aimé l’école. Je suis allé à la faculté de psychologie pour faire plaisir à mes parents. Mais, je n’ai vraiment aucun intérêt pour les cours en amphithéâtre, les TD et touti.

Le truc qui m’angoissait le plus (car oui, j’y allais avec une boule au ventre de la taille de Pluton), c’était d’être obligé de me présenter en classe. Boursière, j’avais pas le choix, sinon je passais à côté de 450 euros d’aides pour les étudiants. Mais, regarder le vide pendant deux heures en écoutant un cours sur Freud tout en colorant un carré sur deux sur mon cahier… c’était pas franchement mon kiff. J’avais pas d’ordinateur à cette époque, je pouvais pas aller sur Wakanim, l’histoire de me taper un petit anime tranquillement. Non, tu parles. Ça coûte sacrément cher un ordinateur.

C’était un peu naze, dans le sens où j’en avais cruellement besoin d’un. Je jouais à toutes sortes de jeux qui ne nécessitait pas d’un PC de compétition, ou de PC tout court d’ailleurs. Sur le vieux HP de ma coloc’, je jouais aux SIMS 4, parfois un peu à LOL. Soyons fous, parfois je me faisais une grosse session Minecraft en version craquée. Sinon, en dehors de ça, j’avais conservé ma DS Lite (ouais t’as bien lu), pour jouer aux Mario et aux Pokémon (Diamant, Platique, Rubis, Émeraude). Pour le coup, j’ai jamais cessé d’aimer ces jeux, même s’ils sont datés. Ça me rappelle quand j’étais petite et, franchement, les Pokémon légendaires des générations antérieures sont tellement mieux que les nouveaux. Enfin, c’est que mon avis et ne nous dispersons pas. Bref, je voulais un PC à moi, ça devenait urgent.

Du coup, tu t’en doutes, j’ai commencé à chercher un petit boulot. C’est là que tout est devenu très intéressant. Non pas parce que la recherche d’un job sous-payé, où on te propose systématiquement de devenir stagiaire, est palpitante. Mais, j’ai surtout trouvé LE bon plan. Alors que j’épluchais les petites annonces sur des sites que je nommerai pas, du style Indeed et Welcome to the tructruc, je suis tombé sur plusieurs offres qui avaient l’air cool. J’ai postulé à plusieurs et je me suis faite recaler sur une bonne partie. Mais une annonce avait attiré mon attention, sans pour autant que je sois totalement hypée. J’ai gardé cette annonce, tu veux la voir ?

Comme si tu pouvais me répondre directement… Voici le screen que j’avais fait :

J’ai alors envoyé ma candidature, plutôt lassée de me faire jeter, j’avais pas trop d’espoir, je t’avoue. Seulement, le directeur RH m’a répondu quelques jours plus tard alors que j’entamais ma cinquième heure sur TikTok.

“Bonjour, je suis monsieur **** (je me rappelle plus son blaze). Je vous recontacte au sujet de votre candidature que vous nous avez envoyé il y a deux jours. Pouvez-vous nous rappeler dès que vous aurez ce message, c’est au 05 53 27 42 35 (oui, par contre je me souviens hyper bien des numéros). “

Évidemment, je n’avais jamais décroché lorsque Starhom m’a rappelé. Comme je ne connaissais pas le numéro et avec ma légendaire anxiété (et une grosse flemme), je n’avais pas répondu au coup de téléphone. En écoutant le message, allongée sur le vendre dans mon lit, j’ai alors rappelé le numéro indiqué après m’être allumé une cigarette, comme d’hab’ quand je suis stressée. Parler au téléphone… quelle horreur. On ne sait jamais quoi dire ni à quel moment, quels mots employer, quelles tournures…

*Tuuuuut tuuuuut tuuuuuuuut*

_ Hallo Starhom Agency, service recrutements, avait ainsi répondu une voix d’homme au bout du fil. Ce n’était pas la même que lors du premier contact.

_ Oui… (ça va aller, reprends-toi) Hum… Oui, bonjour, je vous rappelle suite à un message que vous avez laissé sur mon téléphone. Vous m’avez appelé, il y a une heure environ. C’était au sujet de ma candidature pour la mission en freelance comme chargée de projet web.

Étrangement, je déteste parler au téléphone, mais une fois que j’y suis, je ne me reconnais plus. Au début, je piétine. Puis, en trouvant ma voie, mes mots, ça glisse tout seul. Comme si avoir une conversation était une mission dans un jeu, comme si ce n’était pas réel, comme si j’avais endossé le rôle d’un personnage extraverti et sûr de lui.

_ Ah oui ! s’était-il exclamé. Je me souviens. Mademoiselle Tia, c’est bien ça ?

_ Tout à fait.

_ Enchanté. Benjamin Borde au téléphone, chargé de plannings. Je suis désolé, mais notre DRH est déjà parti du bureau. Vous aurez donc à faire avec moi aujourd’hui.

_ Pas de problème, avais-je répondu poliment.

_ Alors…

Il semblait feuilleté des papiers, je m’en souviens parceque…

_ Ah oui, c’est bon ! J’ai votre CV sous les yeux. Mon collègue a horreur des documents dématérialisés, il imprime absolument tout. En plus de ne pas être très écolo, c’est très difficile de s’y retrouver sur son bureau, avait-il exprimé comme si nous nous connaissions déjà. Alors, Tia, dites-moi tout, en quoi ce poste vous intéresse ?

Je ne vais pas trop m’attarder sur cette conversation parce que j’ai sorti la même rengaine que tout le monde sort : ce serait une bonne opportunité pour moi que de m’investir dans votre entreprise, comme ça je pourrais me perfectionner dans le management, et patati et patata.

_ D’accord, avait-il répondu en laissant un putain de blanc me faire stresser comme jamais.

_ Vous avez un très bon CV, je pense que votre profil peut intéresser Starhom, surtout dans le cadre des projets en cours de négociation. Quand pourriez-vous commencer ?

Je suis un peu restée sans voix et j’ai un peu bégayé après. En fait, je ne pensais pas avoir le job aussi rapidement.

_ Ho.. heu… Je suis disponible dès la semaine prochaine, selon votre convenance.

C’était faux, j’étais libre ASAP, mais bon tu sais… le temps de me préparer mentalement. Je te rappelle qu’au début de cette histoire, j’avais les mains maculées de sang. Alors, ouais, vaut mieux que je me mette en condition avant, non ? Je rigole, je suis inoffensive, je t’assure. Lire à toi de me croire ou non, cela dit.

En tout cas, suite à l’entretien avec Benjamin Borde, j’ai accepté le job et je commençais donc le lundi de la semaine suivante. Par email, ce dernier devait m’envoyer toutes les informations dont j’aurais besoin. D’après lui, je recevrais le mail dans les deux jours. Et effectivement, j’ai bien reçu ce fameux mail. Mais… c’est là que les choses se sont un peu corsées.

En ouvrant le mail de Starhom, je suis tombée sur un message signé de la main de Benjamin Borde, que j’avais donc eu au téléphone. Dans le message, il y récapitulait ce que je savais déjà : temps de travail, modalités, rémunération, etc. Mais aussi, il me demandait plusieurs documents pour finir de remplir mon dossier comme prestataire. Pour rappel, j’étais embauchée entant qu’indépendante. Pour envoyer les documents et remplir les informations, il m’a renvoyé vers le site de Starhom, vers un formulaire. Je clique sur le lien contenu dans le mail et ça me redirige vers la page en question. Je remplis donc mes informations : nom complet, numéro de sécu pour l’assurance et mon numéro de siret. Il fallait aussi déposer des pièces jointes du type ma carte d’identité et mon RIB. Je le fais et puis je revérifie tout et enfin j’appuie sur le bouton “envoyer”.

Et là… black out. Mon téléphone plante. C’est-à-dire que là l’écran de mon téléphone est devenu tout noir. J’ai essayé de l’éteindre et de le rallumer, enfin comme je pouvais parce que avec l’écran noir… C’était complexe. Je l’ai même branché sur secteur et branché sur l’ordi de ma coloc, pour voir s’il se rallumait. Finalement, il s’est rallumé quelques minutes plus tard en le branchant sur un autre port USB sur l’ordi de ma pote. Après cela, je me suis juste dit que c’était une coïncidence. Que les deux événements n’étaient pas liés. Mais… Je me trompais.

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