Entre 2006 et 2019, plusieurs médias ont enquêté sur les conditions de travail de plusieurs usines chinoises spécialisées dans la production de composants pour smartphones. Parmi les clients (ou ex-clients) de ces usines, des gros noms comme Apple, Huawei ou encore Wiko. Mais aussi Amazon. Les constats des enquêteurs ? Des conditions de travail qui ne respectent pas le droit du travail, ni les règles en la matière en Chine. Plusieurs employés se sont d’ailleurs donné la mort. Mais ce n’est pas tout : ces usines étaient aussi accusées de faire du travail d’enfants.
Des conditions de travail non respectées en usine
L’usine principalement visée par les médias qui ont mené l’enquête appartient à l’entreprise Foxconn. Elle n’est pas la seule, mais elle est la principale. Cette entreprise se spécialise dans la production de composants pour téléphones portables. Cette dernière est soupçonnée de faire travailler des enfants dans ses usines et d’offrir de mauvaises conditions de travail à ses employés, et ce, depuis 2006. Personne ne sait si c’est encore le cas à ce jour, après publication des enquêtes.La première enquête sur le sujet est datée de la même année, en 2006, lorsqu’il y a eu les premières alertes. C’est le journal britannique The Mail on Sunday (lien en fin d’article) qui s’est emparée du sujet. Dans leur rapport, les journalistes relataient de journées de travail de 15 heures pour les employés d’une des usines du groupe.

Des vagues de suicides chez les employés
Entre 2007 et 2012, les usines de Foxconn étaient également touchées par d’importantes vagues de suicides. D’après des travailleurs témoins, il y aurait eu entre 200 et 400 morts, dont des travailleurs clandestins. Jack Qiu, reporter chinois, évoquait 50 tentatives de suicide sur 5 mois d’étude dans une entreprise, sous couverture. En plus des horaires de travail, il a déclaré que la plupart des employés travaillaient au contact de substances toxiques, sans protection. Certains n’étaient d’ailleurs pas payés pendant plusieurs mois.
Cash Investigations enquête sur le travail d’enfants en usine
Est-ce que la situation a changé depuis ces enquêtes ?
Après la publication de cette enquête à la télévision et d’une enquête publiée par The Guardian en 2019, Foxconn s’est excusé et a reconnu avoir fait travailler des enfants, de nuit. De son côté, le président de Huawei France a aussi réagi aux accusations, en 2014. François Quentin n’avait pas voulu réagir au travail d’enfants dans des usines partenaires lorsque Elise Lucet l’avait interpellé dans son enquête. Après coup, il a assuré avoir stoppé sa collaboration avec Foxconn.
Aucun moyen de vérifier si le travail d’enfants a cessé dans ces usines néanmoins. Ce peut être toujours le cas, mais elles peuvent aussi s’être remises en règle depuis ces enquêtes. Par contre, d’après un rapport critique de l’ONG China Labor Watch daté de 2018, il semble que les conditions de travail ne se soient pas améliorées. À voir si entre 2018 et 2023, la donne a changé ou non.
Sources :
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Foxconn#Conditions_de_travail
- Les rapports de China Labor Watch de 2018 : https://chinalaborwatch.org/brand/foxconn/
- Enquête The Guardian de 2019 : https://www.theguardian.com/global-development/2019/aug/08/schoolchildren-in-china-work-overnight-to-produce-amazon-alexa-devices
- L’enquête de Jack Qiu, infiltré : https://www.taylorfrancis.com/chapters/edit/10.4324/9780203127711-14/network-labor-jack-linchuan-qiu
- L’enquête du DailyMail de 2006 : https://www.dailymail.co.uk/news/article-401234/The-stark-reality-iPods-Chinese-factories.html
- Crédits images : Y. Shuiling et China Labor Watch.